Osciller entre deux cultures
Les gens éprouvent ici un vrai problème d’image face à leur ville. En même temps, la communauté majoritaire d’immigrés qui vit là n’est pas non plus représentée par les images de télévisions de leur pays d’origine qu’ils captent à travers les paraboles ; elles ne leur correspondent pas vraiment non plus. En définitive, ils se retrouvent sans aucune véritable représentation d’eux-mêmes, ils oscillent entre deux cultures, deux langues, deux mondes sans qu’aucun ne sache réellement les prendre en compte.
Utiliser le lien entre un pays et ses migrants
Ovalprojet a pour vocation de pénétrer les chaînes de télévision internationales, de leur proposer des réalisations en fonction de la communauté fidélisée par ses chaînes, d’utiliser ce lien qui existe entre un pays et ses migrants, et vice-versa.
C’est avec la guerre du Golf en 1991, que les pays du monde arabe ont pris conscience de l’importance des images et dans ce cas précis celui de l’absence d’images. La guerre du Golf a été surtout une guerre des images avant d’être une guerre sur le terrain. Les pays ont commencé à émettre sur le satellite, ils ont compris qu’ils devaient eux aussi diffuser leurs images. C’est à ce moment-là que les chaînes d’information arabes se sont créées, il fallait briser le monopole de CNN. On a assisté à la naissance de NBC, ANN, Al Jazira.
Interpeller les télévisions
Les expatriés ont pu voir les télévisions de leur pays d’origine ce qui fut un événement considérable pour ces communautés d’immigrés. Ils étaient de nouveaux téléspectateurs trop loin du lieu d’émission de ces chaînes pour que celles-ci s’attardent sur leurs préoccupations si nouvelles, si différentes de celles des autochtones. Les programmes ne reflètent pas leur réalité, ils ne se préoccupent pas de ses ressortissants si nombreux vivant à l’étranger. Ces chaînes ne se soucient pas encore de ces publics qui leur sont pourtant si fidèles.
L’enjeu réside dans cet aspect. Ovalprojet, à travers des ateliers d’écriture de courriers, cherche à interpeller ces télévisions pour qu’elles cessent d’ignorer les attentes de son public expatrié. Écrire à ces télévisions pour leur demander des comptes, pour développer les liens entre ces communautés et leurs télévisions.
Les immigrés vivent dans un pays démocratique, ils ont la possibilité de porter un regard critique, ils doivent mettre à profit cette culture de remise en cause occidentale pour "agiter" ces télévisions. Quant aux autochtones, ils ne peuvent que, difficilement, se le permettre, c’est aux immigrés que revient cette difficile tâche.
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